La révolte des auteurs de BD
Le malaise des auteurs de BD évoqué dans le documentaire « Sous les Bulles » est bien réel. Aujourd’hui, les auteurs s’organisent et parlent d’une seule voix dans les médias et à l’occasion d’une lettre envoyé à la Ministre de la Culture qui semble ignorer la situation. Quelle est-elle cette situation ? L’incroyable précarité dans laquelle la majorité des auteurs de BD se trouvent, le manque de reconnaissance ou de statut social.
C’est une loi qui est à l’origine de tout ça. On impose désormais aux auteurs une assurance retraite obligatoire, fixée sans aucune concertation avec les auteurs, de 8% de leurs revenus. C’est la goutte d’eau qui vient de faire déborder le vase. Certains auteurs jettent l’éponge, comme Bruno Maïonara (Garulfo) qui touche moins que le Smic chaque mois malgré le succès de Garulfo il y a quelques années. Sa série actuelle (D) n’a pas rencontré le même succès, et le couperet est tombé. Sans ventes , pas de droits d’auteurs, donc pas de revenus. Il n’y a pas plus libéral que le monde de la BD, et si on ne vend pas, on meurt.
Car la réalité est là, la majorité des auteurs de BD vivent avec moins du Smic et sont obligés de faire un second job à coté qui les éloigne souvent de leur table à dessin.
Les éditeurs n’ont jamais été aussi riche, les éditeurs n’ont jamais été aussi pauvres.
Il faut savoir que derrière le succès d’Asterix, Largo Winch et Thorgal se cache une armée de travailleurs pauvres qui dessinent, écrivent et colorisent nos bandes dessinées. C’est la réalité. Les auteurs de BD n’ont pas d’assurance chômage, pas de retraite, pas de congès payés, pas de RTT, pas de ticket resto.
Le milieu est au bord de l’implosion, et c’est toute une industrie qui pourrait disparaître.
La ministre nous dit aujourd’hui que le dossier est sur la table, mais que faire pour régler cela ?
Il y a trop de gens qui vivent sur le prix d’une BD, trop d’intermédiaires, trop de personnes à nourrir (Editeur, Distributeur, Diffuseur, Libraires…). Dans cette équation, les auteurs se partagent entre 8% et 12% du prix de vente HT de la bande dessinée, c’est à dire le plus petit pourcentage alors qu’ils sont à la base de la création des oeuvres.
Alors que pouvons nous faire ?
Il faut avant tout en parler pour éveiller les conscience, c’est évident, mais il faut aussi aider et soutenir nos auteurs de BD.
Pour cela, il faut acheter et soutenir les auteurs qu’on aime, et surtout sortir des sentiers battus, être curieux, et ne pas acheter que du Blake & Mortimer et du Yakari.
Acheter des planches originales directement aux auteurs est aussi une excellente solution.
Ce week-end, allez en festivals, en librairies, en dédicaces près de chez vous, il y a forcement une animation pas loin.
Faites vivre nos auteurs de BD !
Au vu de la mobilisation générale, le documentaire « Sous les Bulles » est de retour en ligne (déjà vu 20 000 fois) :
Le voir c’est bien, mais l’acheter c’est encore mieux, car il faut soutenir les auteurs :
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par Thomas le 13 juin 2014 à 19 h 00 min, et placée dans Actu V.F.. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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about 10 years ago
En même temps les étalages sont constamment surchargés de nouveautés, forcement que y a de la casse ! c est le même problème dans l univers du manga, soit on continu a donner sa chance a tout le monde comme c est le cas ou bien il faudrait un meilleur filtrage des projets qui sont proposés, le fait de continuer a acheter des bds ne diminuera pas la part importante ( comme dans le milieu du disque ) des intermédiaires.
about 10 years ago
Les éditeur devrait restreindre, c’est mieux pour tout le monde:
-les editeur ne se retrouvent pas avec des bd s invendus.
-les auteurs ne consacrent pas tout leur temps pour un projet sui finalemebt ne rapportera rien
about 10 years ago
Tiens j’aimerai bien répondre de façon intelligente sur un sujet que je ne connais pas. Je vais donc la jouer naïf plutôt.
Quand tu dis:
1/ « On impose désormais aux auteurs une assurance retraite obligatoire, fixée sans aucune concertation avec les auteurs, de 8% de leurs revenus. »
=> Je pense à priori que c’est plutôt une bonne chose. Je me souviens il n’y a pas si longtemps que tu nous disais qu’un dessinateur US à succès (je sais plus qui) n’avait pas de couverture sociale pour payer ses soins. On veut quoi ? Des auteurs de BD SDF en cas de problème de canal carpien ?
2/ « Il n’y a pas plus libéral que le monde de la BD, et si on ne vend pas, on meurt. »
=> Donc un impératif de règlementation, non ?
3/ « Les éditeurs n’ont jamais été aussi riche, les éditeurs n’ont jamais été aussi pauvres. »
=> Les auteurs de BD ne peuvent-ils pas se fédérer et demander une plus grosse part du gâteau ?
Ou bien trouver des nouveaux canaux de distributions par des accords directs avec des boites du type comixology. L’industrie musicale a bien du s’adapter sous l’influence du téléchargement illégale, la BD doit peut être faire sa révolution.
4/ « les auteurs se partagent entre 8% et 12% du prix de vente HT de la bande dessinée, c’est à dire le plus petit pourcentage alors qu’ils sont à la base de la création des œuvres. »
=> Toujours le partage du gâteau ! C’est pas à la suite d’une histoire pareille qu’Image est né ? Alors on veut quoi ? Quand on encadre, il faut déréguler et quand on dérégule, il faut encadrer pour protéger. Il faut faire un choix.
Bien sûr, je dis ça, je suis peinard sur mon canap’ un samedi matin mais ce n’est pas à charge des auteurs dont j’admire et envie le talent que je n’ai pas pour le dessin. Néanmoins, s’il y a un problème spécifique à l’industrie/l’artisanat de la BD, les mécanismes économiques du système sont un peu les mêmes partout et tout le monde y est confronté dans son secteur.
Bon courage les gars (et les filles) !
about 10 years ago
Bonjour.
Je suis d’accord avec Kashkim. Je suis toujours étonné de voir le nombre de nouveauté.
Je ne vois pas trop ce que le ministère peut faire en l’état. Les éditeurs sont en recherche d’auteurs et « sortent » du volume maintenant si les ventes ne suivent pas, un système type « intermittent du spectacle » doit-il être mis en place? Est-ce ça que les auteurs attendent?
Il y a trop d’intermédiaires, d’accord mais « tout travail, mérite salaire » : sortir un ouvrage papier nécessite des moyens et toute une chaîne de compétences diverses. aussi, l’auteur DOIT (à mon sens) utilisé tout les moyens possibles pour f
about 10 years ago
(oups, mauvaise manip)
je voulais dire que l’auteur de BD DOIT (à mon sens) utiliser tout les moyens possibles pour faire connaitre son travail : site internet, blog, format epub, se constituer son cercle de fan en ligne et peut-être qu’un jour ça permettra de générer des revenus.