Chef d’Œuvre : Tale of Sand
Je dois vous avouer que je me suis lassé de la BD Franco-Belge dite intello genre Air Libre Dupuis, et que le terme « roman graphique » m’insupporte au plus haut point (ce mot a été créé aux USA pour sortir les comics de l’étiquette « lectures pour crétins boutonneux » dans les années 80 à l’époque ou les comic books ou les funny books étaient réservés à une frange obscure de la jeunesse Américaine). J’ai tendance à trouver ces BD prétentieuses et élitiste, comme si elles tendaient à nous dire que les superslips c’était pour les débiles, et qu’il était temps de grandir un peu. Et puis j’en ai eu marre de payer pour des essais qui n’étaient que des essais, souvent nombrilistes, trop auto-biographiques, qui au final nous tombaient des mains, pour finir sous la poussière d’une étagère Billy bien courageuse. En disant ça je pense à des gens comme Graig Thompson, auteur du génial Blankets, mais dont le reste de la carrière n’est qu’une succession de pages ennuyeuses (Un Américain en Ballade, Habibi…).
Alors je me méfie des classiques à lire absolument, recommandés par Télérama, les reportages de guerre, les adaptations du nouveau testament, les Joe Sacco et autres Robert Crumb. J’ai besoin d’air frais. Alors je passe certainement à coté de chefs d’oeuvres, mais pas toujours, car de temps en temps j’écoute la rue, ce qu’elle me dit, et ses conseils sont parfois très bons. C’est ainsi que j’ai par exemple découvert Asterios Polyp de David Mazzucchelli, un chef d’oeuvre comme il y en a peu, et que j’ai découvert cette semaine : Tale of Sand de Ramon K. Perez.
Tale of Sand est une claque, un seau d’eau froide le matin au réveil, une experience unique, une lecture incroyable.
Adapté d’un scénario jamais tournée de Jim Henson (le papa de Sésame Street et des Muppets), Tale of Sand est un voyage unique, à la fois poétique et délirant, l’histoire suit la quète d’un homme dans un désert pas comme les autres, il fuit une menace qui le rattrape sans arrêt. Chaque étape est une succession de scènes incroyables qui s’emboitent les unes aux autres comme dans une partie de Tetris sans faux pas. Tout est travaillé, les rebondissements, les transitions, le rythme, la narration, tout est parfait.
L’adaptation est signé Ramon K. Perez, (dessinateur de Wolverine & The X-Men), à l’aise dans chacune des pages, cet homme sait tout (bien) dessiner, c’est maitrisé de bout en bout, c’est à couper le souffle, c’est magistral. Il y a du Mazzucchellli dans les mains de cet homme, je ne connaissais pas on nom il y a 2 mois, pourtant cet homme est un génie.
Tale of Sand est une BD qu’on dévore, et qu’on a envie de relire quand on la referme. A découvrir d’urgence.
Faites moi confiance, lisez Tale of Sand :
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par Thomas le 16 février 2017 à 13 h 00 min, et placée dans Coup de Coeur, Good Food, Idées Cadeaux, Lecture. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
Les commentaires sont fermés.
about 11 years ago
Je l’ai lu hier et je suis très content d’avoir tenté l’expérience. Tout d’abord le dessinateur a fait de vrai merveilles sur ce projet, un moment de poésie comme on en rencontre peu. Ce livre sert avant tout notre imagination, très peu de dialogues. Surtout un des créateurs de ce scénario est le père notamment de la série fragle rock (souvenir d’enfance). A découvrir.
about 11 years ago
Tale of Sand est une perle.
Le nombre de récompenses qu’à reçu ce comics one-shot est assez parlant : 3 Eisner Award (meilleur roman graphique, meilleur dessin/couleur, meilleure conception/édition) ; 1 Joe Shuster Award (auteur de bande dessinée exceptionnel) ; 2 Harvey Award (meilleur album original et meilleur one-shot).
En roman graphique d’exception : je vous conseille de découvrir l’intégral Dargaud (repris de Dupuis) de « la guerre éternelle » (http://www.dargaud.com/guerre-eternelle-libre-a-jamais-integrale-complete/album-5628/guerre-eternelle-libre-a-jamais-integrale-complete/). Du franco-belge en format (softcover) comics pour un pur chef-d’oeuvre de la Science-Fiction. Un must have.
about 11 years ago
j’adord les histoires de super héros, mais aussi Joe Sacco, décrié dans cet article..et je lis aussi Télérama…si si c’est possible, rien n’est incompatible. Tale of sand est magnifique, The fixer aussi (joe sacco), Adrian TOMINE et Daniel CLOWES aussi…etc…pas de clichés faciles svp…
about 11 years ago
merci olivier
d’ailleurs je ne comprends pas que habibi soit autant descendu!!
about 11 years ago
Je vais suivre ton conseil et tenter le coup. 😉
about 11 years ago
J’ai beaucoup aimé, surtout le dessin de Perez.
Mais attention ce comics encensé à peu près partout, et à juste titre, est tout de même très particulier. L’histoire n’a aucun sens hormis celui que le lecteur voudra bien lui donner. L’intrigue est prétexte à une course poursuite non-sensique et absurde. Il ne faut SURTOUT pas espérer la moindre explication de la part de l’auteur, il n’y en aura pas dans l’histoire. Si bien que si l’on est pas habitué à ce style un brin surréaliste, on risque de tomber de très très haut. En refermant le livre, ma première réflexion a été de penser que ben oui je comprends pourquoi personne n’a voulu produire le film.
about 11 years ago
J’ai beaucoup aimé le style et les dessins mais il est vrai qu’en arrivant au terme de l’histoire, j’ai été un peu déçu et me suis demandé s’il y avait un sens à toute cette histoire farfelue
about 11 years ago
le terme « chef d’œuvre » est utilisé à tout bout de champs c’est exaspérant!!!
about 10 years ago
J’ai acheté sur le nom de Jim Henson, et j’ai été bluffé par Ramon Pérez que je ne connaissais pas du tout.
À recommander!!