The Infinite débarque – Attention Liefeld
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par Thomas le 14 avril 2011 à 16 h 00 min, et placée dans Actu V.O.. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
Les commentaires sont fermés.
about 13 years ago
bonne nouvelle! je suis fan! j’espère qu’un jour il fera un run sur AVENGERS ! son année sur HEROES REBORN m’avait enchanté! …je sais que je suis le seul sur terre a le penser mais j’assume!allez !place aux critiques traditionnelles: Rob c’est caca pas beau parce que c’est pas psychologique…bla!.bla !bla !
about 13 years ago
je suis d’accord avec toi, tu es tout seul et c’est vraiment caca, mais comme dit l’autre il faut de tout pour faire un monde. moi même j’ai des travers, pour preuve, je préfère 100 fois une page dessinée par mark brooks (dessinateur honnis par thomas) à une autre par sean phillips, ou même une planche du grand king kirby (et j’ai pas honte non plus!!!)
about 13 years ago
G tjs été un grand fan de Liefeld, dont j ai énormément de comics, tout le monde dans mon entourage le déteste ‘ mauvais dessinateur, pas original ……etc), je sais bien qu il ne fais sans doute pas partie des meilleurs mais bon…
Je suis méga fan, il en faut en effet pour tout le monde
about 13 years ago
Ça fait plaisir de voir qu’il reste encore quelques fans de Liefeld (j’adore son style outrancier). J’attends ça avec impatience pour ma part. Quelqu’un sait quand ça sortira ?
about 13 years ago
Rob Liefeld, dessinateur, scénariste, créateur et éditeur est né à Fullerton en Californie en 1967. Fils de pasteur, il fait ses débuts chez l’éditeur indépendant Megaton Comics. Remarqué, il obtient très tôt un contrat avec DC, en 1985, alors qu’il n’est âgé que de 18 ans. Il réalise son premier travail d’importance sur la mini-série Hawk and Doves. Il entre ensuite chez Marvel où il s’exerce en réalisant des couvertures et des fill-ins (X-Factor, X-Men), ainsi que des histoires courtes de Wolverine dans Marvel Comics Presents. Tout s’accélère quand il se voit confier le dessin de la série New-Mutants, qu’il co-écrit avec Louise Simonson et dont il réalisera les épisodes 86 à 100. Sur ce titre secondaire, l’éditeur Bob Harras lui laisse une grande marge de manœuvre. Cette sympathique série « teen-age » devient entre ses mains plus sombre et plus violente. Le traitement est radical : il élimine les personnages qui le dérangent et, surtout, il crée pour l’équipe un leader, Cable, qui allait devenir un personnage clé du monde X. Cyber-mutant futuriste bodybuildé et surarmé, le personnage est tout à fait dans l’air du temps. Son style n’est pas de la plus grande délicatesse mais cependant immédiatement reconnaissable. L’artiste comprend très vite ce qu’attend son lectorat. La série est un succès. L’équipe n’a alors plus grand chose à voir avec la création récréative de Claremont. Le titre est refondu et prend le nom d’X-Force, que Liefeld réalise entièrement, secondé pour les dialogues par Fabian Nicieza. Le numéro 1 explose le plafond des ventes et annonce la nouvelle génération de « junk-comics ». Le jeune trublion californien ne reste sur la série que 9 numéros, le carcan éditorial de la Marvel semblant être un frein à ses projets.
C’est alors que Liefeld décide de monter un label indépendant où les artistes seraient propriétaires de leurs créations. Il embarque la jeune génération de dessinateurs « super-vendeurs » de la Marvel avec lui : Jim Lee, Todd Mac Farlane, Erik Larsen et Marc Silvestri. Image Comics voit le jour en 1992, au grand damne de la major qui voit partir la vache à lait. Il ouvre le bal avec une série « x-plosive » : Yougblood. Il reprend la recette bien rodée sur New-Mutants et X-Force : héros ultra-musclés, scènes d’action radicales, plot-lines et scripts minimalistes. Le publique suit et les ventes sont vite encourageantes (600 000 exemplaires pour le premier numéro, de quoi laisser réveurs les editors des 2000’s). L’artiste tend alors à créer son propre univers. Il lance ainsi plusieurs séries : Brigade, Suprème, New-Men, Prophet, Doom IV, qu’il confie à ses assistants (choix qui ne s’avère pas toujours judicieux) de son Extreme Studio. Il développe une foule de personnages qui lui tiennent à cœur, notamment le sympathique Badrock. Il collabore alors pour la première fois avec Alan Moore sur un crossover Badrock vs Violator qui donne le ton de son travail futur. Surtout, il développe une activité inépuisable de cover artist, genre qu’il n’abandonnera jamais jusqu’à y exceller.
En 1996, Marvel refond ses séries phares avec le concept Heroes Reborn et rappelle une partie du staff dissident. Rob Liefeld se voit confier carte blanche sur Captain America et Avengers. Captain America, réalisé avec le talentueux scénariste/éditeur Jeff Loeb, est une réussite créative, mais les ventes ne suivent pas. Marvel se fache et Liefeld est contraint de quitter la série au bout de 6 numéros, contre son gré, le bonhomme prenant visiblement plaisir sur cette série majeure. Qu’à cela ne tienne, Rob monte son propre label, Awesome Comics (qui connaîtra des variantes sous les noms Arcade, Extreme et Mercury Comics). Il rachète les droits d’un vieux personnage de Jack Kirby et Joe Simon, Fighting American, clone oublié de Cap, sur lequel (toujours avec Jeff Loeb), il utilise les synopsis refusés par Marvel, ce qui n’est pas sans lui créer quelques ennuis juridiques. Il continue à développer son univers propre, reprenant Yougblood, Badrock, Prophet et Supreme. Il réunit ses personnages dans l’équipe The Allies. Mais l’homme est conscient de ses limites et sait s’entourer de collaborateurs de talents : Jeff Loeb toujours, Steve Skroce, Dany Miki, Chris Sprouse, Dan Panossian, Norman Rapmund… Il attire même de grands talents comme Jim Starlin ou Alan Moore. Une complicité s’installe entre le petit californien et le grand scénariste anglais. Il lui confie trois séries : Supreme qui devient une relecture nostalgique et attendrie du super-héro archétypal en cape pour une saison remarquable dessinée par Joe Bennett, Rick Veitch et Chris Sprouse ; Alan Moore écrit également les scénarios des séries Glory et Yoogblood. La collaboration des deux artistes se poursuit avec Warchild et le crossover Judgement Day (auquel collabore Gil Kane). Mais le succès n’est pas au rendez-vous. On est loin des ventes millionnaires du début des années 90, ce qui oblige Liefeld à réaliser quelques travaux d’appoint pour Marvel, décidément pas rancunière. Il offre ainsi quelques épisodes de Cable et de Wolverine, ainsi que des couvertures. Malgré le peu de succès des comics Awesome/Extreme, la maison d’édition est riche d’idées. Rob explore la veine du comic féministe avec Glory, Avengelyne, Re-Gex, Vogue, Lady Pendragon, The Coven et Sisters of Mercy. Il élabore des projets avec d’excellents scénaristes : Kurt Busieck (Youngblood Year One) et Mark Millar (Youngblood Bloodsport). Seul, il réalise la mini-série Shaft, mais ses fonctions éditoriales le monopolisent et il concentre son travail sur la réalisation de couvertures qui témoignent d’un réel progrès de son graphisme. On notera également le curieux Six-String Samouraï, très « rodrigezien ». Malgré d’indéniables qualité et une créativité évidente, l’aventure Awesome/Extreme se noie dans les soucis financiers et les projets avortés (Younblood Bloodsport avec Mark Millar). Alan Moore évoquera avec une certaine amertume cette période de sa carrière, mais reconnaitra que les germes d’ABComics étaient là1.
Ces derniers temps ont vu le retour de Rob Liefeld chez Marvel, sur la série qui l’a rendu célèbre. Il dessine ainsi X-Force : Shatterstar et X-Force-Cable : The Legend Returns avec son ancien dialoguiste Fabian Nicieza. En 2005, près de 20 ans après son premier travail chez DC, Liefeld retourne travailler pour la « distinguée concurrence » pour qui il dessine deux épisodes de Teen-Titans (27-28) sur des scripts de l’excellente Gail Simone (Birds of Prey, Wonder Woman), renouant avec son goût pour les jeunes équipes dynamiques2. Le dixième anniversaire de Heroes Reborn permettent à Liefeld de retrouver son camarade Jeff Loeb sur une mini série déjantée, Onslaught Reborn qui, pour ne pas briller par son excellence, laisse à Rob libre cours à des fat kills explosifs. Entreverait-on le bout du tunnel ? Les interview de certains de ses collègues le laissent penser. Robert Kirkman a évoqué un éventuel retour chez Image pour un creator owned ; belle pirouette pour le fondateur de la maison d’édition. Une suite à la mini-série Killraven d’Alan Davis pourait voir le jour chez Marvel, avec le même Kirkman au scénario. Le divorce d’avec la Maison des Idées semble consommé puisque l’auteur, qui vient de fêter ses 40 ans travaille actuellement sur un Graphic Novel, Armegeddon Now ! .
Rob Liefeld est un personnage ambiguë. A la fois paria et « fan-favorite », il est en général détesté par la critique qui lui reproche son manque de constance (il ne reste en général pas plus de 7 ou 8 numéros sur une série, souvent moins), ses dessins disproportionnés défiant les lois de la gravité (mais n’est-ce pas ce que certains admirent chez Kirby ?), et son goût pour les bastons dégénérées. Ce sont cependant ses défauts qui lui ont conquis – un temps – le cœur des fans, certainement ravis de voir l’un des leurs œuvrer au premier plan. L’ambivalence de Liefeld apparaît également dans son rapport à l’industrie du comic book. S’il est un pure produit du mainstream (voire du junk-mainstream), il se veut également un chantre de l’édition indépendante. L’industrie ne lui a peut-être pas pardonné le crime de lèse-majesté de la création d’Image. Il n’a pas assurément le talent graphique d’un Jim Lee, l’humour d’un Erik Larsen ou le don du business d’un Mac Farlane. Cela lui a certainement coûté cher. Il ne faut cependant pas tirer sur les ambulances. Le respect que lui témoignent des artistes comme Alan Moore ou Jeff Loeb joue en sa faveur. Que l’on adhère ou non à sa vison du comic, il faut lui reconnaître un talent sans pareille pour dynamiser une série et créer des personnages efficaces. N’est pas Frank Miller qui veut. Rob Liefeld reste un honnête artisan qui pratique son métier avec passion.
about 13 years ago
merci pour cet article très intéressant sur le grand Rob!je ne savais pas que les ventes de Youngblood etaient si hautes!quel dommage que les lecteurs soient partis!